JOURNAL
🚀 DĂ©part - 2883
đŸȘ Le silence d’Oberon
⚔ Sous les crocs de Virgil
đŸ›°ïž La reconstruction
📡 Blocus sur Castra II
🌌 l’HĂ©ritage
Mobiglass Story

La fuite de Caliban

L’Histoire du Ier Corps Colonial dĂ©marre le 12 aoĂ»t 2883 dans le systĂšme Viking. Le Major Mark Derren et son copilote Teague forment l’équipe de la Navy chargĂ©e de l’entretien des balises de dĂ©tections automatisĂ©es dont la portĂ©e limitĂ©e devient problĂ©matique. C’est lĂ , tapi dans l’ombre, hors de portĂ©e des balises, qu’une formidable armada Vanduul stationne Ă  proximitĂ© du point de saut vers le systĂšme Caliban. MalgrĂ© tous leurs efforts, le Major Mark Derren et Teague ne parviennent pas Ă  avertir la base, ils sont interceptĂ©s par les Vanduuls et prĂ©sumĂ©s morts au combat.


C’est ce mĂȘme clan Vanduul qui, un an plus tard, pĂ©nĂ©tra le systĂšme Caliban provoquant alors sa chute. Le redoutable vaisseau mĂšre Kingship, menant la flotte Vanduul Ă  la bataille, fut dĂ©cisif et le rapport de force tourna rapidement en faveur des extros. MalgrĂ© la consĂ©quente militarisation du systĂšme, les troupes de l’UEE ne firent pas le poids face Ă  cet ennemi meurtrier. À l’heure oĂč Crion agonisait sous les attaques, un groupe de rĂ©sistants captura le dernier Idris encore amarrĂ© au chantier spatial. GrĂące Ă  l’aide prĂ©cieuse de l’escadron 88, ils rĂ©ussirent Ă  briser le blocus Vanduul pour Ă©vacuer Crion et abandonner Caliban Ă  son triste sort.


Ainsi dĂ©buta le lent exil dans le vide cĂ©leste. Koda Fidelis, vĂ©ritable maĂźtre d’Ɠuvre de ce soulĂšvement contre l’oppression alien, fut nommĂ© amiral. L’Idris devint son porte-pavillon. Sa mission : reconquĂ©rir ce que nous avions cĂ©dĂ©, redonner l’espoir lĂ  oĂč toute vie s’était Ă©teinte. C’est ce jour funeste, dans les cendres du systĂšme Caliban, que naquit le Ier Corps Colonial.


L’UEE prit alors conscience que son Ă©quipement ne peut Ă  ce jour rivaliser face aux puissantes armes Vanduuls. La perte de Caliban est la plus rĂ©cente dans notre histoire, et la portĂ©e de cette dĂ©faite jette une vĂ©ritable ombre sur notre civilisation. La progression sanguinaire des Vanduuls prĂ©sage d’un avenir troublant pour l’humanitĂ©.

Le silence d’Oberon

En 2885, aprĂšs l'effondrement brutal de Caliban, les survivants menĂ©s par Koda Fidelis trouvent refuge dans le systĂšme marginal d’Oberon. À bord d’un vaisseau de classe Idris gravement endommagĂ©, sans soutien extĂ©rieur ni contact avec quiconque, ils posent pied sur Gonn. LĂ , enfouie sous les cendres et gravats, une ancienne station miniĂšre automatisĂ©e, vestige d’un vieux projet UEE abandonnĂ©, est redĂ©couverte. Partiellement pressurisĂ©e, alimentĂ©e par un cƓur de fusion dĂ©clinant, elle devient leur seul abri possible.


Mais trĂšs vite, tous comprennent que cet abri n’est qu’une halte temporaire. Le site est trop exposĂ©, les ressources locales insuffisantes, et les systĂšmes vitaux de l’Idris sont toujours hors service. Le vĂ©ritable objectif est ailleurs : remettre le vaisseau en Ă©tat de saut, fabriquer de nouveaux modules Ă  partir des stocks oubliĂ©s de la station, et Ă©tablir une nouvelle route d’exode viable vers les systĂšmes plus lointains.


Pendant plusieurs semaines, l’ancienne station devient chantier, infirmerie, centre de coordination. Des expĂ©ditions sont lancĂ©es sur les autres planĂštes du systĂšme pour localiser des points de saut alternatifs ou rĂ©cupĂ©rer du carburant. Des drones anciens sont rĂ©activĂ©s, les baies agricoles mises en route, et des systĂšmes de navigation restaurĂ©s. À travers cette routine forcĂ©e, les survivants reforment une chaĂźne de commandement, rĂ©organisent les groupes par compĂ©tence, et reforgent lentement une cohĂ©sion autour d’un seul mot d’ordre : survivre.


C’est ici que l’on rĂ©pare ce qui a survĂ©cu, rassemble ceux qui restent, et trace la suite du voyage. Oberon n’est pas un refuge. C’est une Ă©tape. Une escale dans le vide, entre ruine et destin, oĂč le silence des astres n’étouffe pas encore la volontĂ© de tenir.

2886 - Sous les crocs de Virgil

En 2886, aprĂšs plus d’un an d’exil dans le systĂšme Oberon, les survivants de la destruction de Caliban quittent enfin leur refuge. Leur vaisseau Idris, consolidĂ© avec les moyens du bord, reste fragile mais opĂ©rationnel. L’objectif initial est de rejoindre le systĂšme Vega, placĂ© sous autoritĂ© UEE, dans l’espoir d’ĂȘtre enfin secourus.


Mais l’accueil espĂ©rĂ© ne vient pas. À leur arrivĂ©e au point de saut, les autoritĂ©s de Vega refusent tout accĂšs au convoi. Le vaisseau est formellement identifiĂ© comme propriĂ©tĂ© militaire dĂ©tournĂ©e. Pire encore, certains membres de l’équipage sont listĂ©s comme dĂ©serteurs ou fugitifs. La rĂ©ponse est ferme, sans appel : tout franchissement de la frontiĂšre sera considĂ©rĂ© comme une menace.


Face Ă  ce rejet, le groupe redirige sa trajectoire vers Virgil, un systĂšme instable, rĂ©guliĂšrement frappĂ© par des raids vanduuls, mais sans prĂ©sence humaine centralisĂ©e. C’est la seule voie possible pour espĂ©rer rejoindre le systĂšme Nyx, hors de portĂ©e des lois et des blocus.


Mais la traversĂ©e de Virgil s’effectue dans une atmosphĂšre lourde. Le silence radio est imposĂ©. Le vaisseau suit une trajectoire basse, en orbite rasante autour de gĂ©antes gazeuses et d’astĂ©roĂŻdes fragmentĂ©s, pour Ă©viter tout contact visuel. Les scanners sont rĂ©duits au strict minimum pour ne pas trahir leur signature.


MalgrĂ© toutes les prĂ©cautions, l’ennemi est lĂ , prĂšs du point de saut. Un petit groupe de croiseurs vanduuls localise leur trajectoire. Trois modules de type abordeur, conçus pour percer la coque de bĂątiments lourds, s’arriment brutalement au flanc bĂąbord de l’Idris. La coque cĂšde. Les alarmes de brĂšche hurlent. Des Vanduuls en armure de choc envahissent les compartiments infĂ©rieurs.


Le combat se dĂ©roule dans les coursives. L’équipage, en sous-effectif, tient ses positions au prix de lourdes pertes. Dans les baies d’ingĂ©nierie, Koda Fidelis mĂšne personnellement la contre-offensive. Il repousse un groupe de combattants ennemis dans les sections infĂ©rieures et parvient Ă  sceller l’issue principale. Mais durant l’affrontement, il est griĂšvement blessĂ©. TouchĂ© au flanc par une arme de mĂȘlĂ©e alien, il refuse d’abandonner le commandement. L’abordage est finalement repoussĂ©.

L’Idris reste debout, mais la coque est lacĂ©rĂ©e, la pression instable dans plusieurs sections, et les pertes humaines lourdes. Il n’est plus question de ralentir. L’équipage relance le saut vers Nyx, dernier espoir d’un territoire oĂč personne ne viendra leur demander qui ils sont, ni d’oĂč ils viennent.

2886 - 2900 La reconstruction

En 2886, aprĂšs leur expulsion de Vega et leur passage pĂ©rilleux par Virgil, les survivants de Caliban atteignent finalement le systĂšme Nyx. Ce territoire non rĂ©clamĂ©, morcelĂ© et tolĂ©rant par nature, devient leur premier havre depuis la chute de Caliban. Nyx n’offre ni accueil, ni hostilitĂ©, seulement un espace oĂč personne ne pose de questions.


L’installation dans ce systĂšme n’est pas une retraite. C’est un temps de reconstruction, guidĂ© par une volontĂ© intacte : tenir bon, se relever, et prouver leur lĂ©gitimitĂ©. Si l’UEE leur a fermĂ© ses portes, aucun ressentiment n’anime le Corps. L’objectif reste simple et lucide : reconstruire par soi-mĂȘme, jusqu’au jour oĂč leur retour sera justifiĂ©, reconnu, mĂ©ritĂ©.


Pendant trois ans, l’équipage s’intĂšgre aux circuits Ă©conomiques de Nyx. GrĂące Ă  leur discipline, leur fiabilitĂ© et leur savoir-faire militaire, ses membres deviennent des partenaires recherchĂ©s pour l’escorte de convois, la protection de zones miniĂšres, la rĂ©cupĂ©ration de cargaisons en zone hostile. Les crĂ©dits affluent, les relations se tissent, la flotte se maintient.


Des modules de l’Idris sont adaptĂ©s Ă  des usages civils, d'autres sont renforcĂ©s pour l’opĂ©rationnel. Des ateliers s’installent dans les cales. Le vaisseau devient plus qu’un outil de guerre : un espace de vie, un symbole d’unitĂ©, un foyer volant pour une communautĂ© qui s’élargit. Hommes et femmes venus de Nyx, anciens pilotes, techniciens, rĂ©fugiĂ©s, rejoignent le vaisseau. Tous animĂ©s non par la vengeance, mais par la promesse d’un avenir construit Ă  la main.


Pendant cette pĂ©riode, Koda Fidelis, gravement blessĂ© lors de l’abordage dans Virgil, reste en convalescence. Bien qu’éloignĂ© du commandement actif, il incarne une figure stable, Ă©coutĂ©e, respectĂ©e. Ses dĂ©cisions stratĂ©giques continuent de structurer l’organisation, tandis que ses officiers assurent les opĂ©rations au quotidien.


À la fin de l’annĂ©e 2900, alors que l’Idris vient de rentrer d’une mission d’escorte miniĂšre sur le flanc de Delamar, un signal prioritaire parvient sur le relais longue portĂ©e. Il vient du systĂšme Castra. Une demande d’assistance militaire urgente, transmise par un canal ancien mais authentique. Il n’y a pas de dĂ©tails. Juste une signature : Commandement tactique local — Situation critique — Besoin de renforts.


Dans la salle de commandement, les officiers se figent. C’est peut-ĂȘtre un piĂšge. C’est peut-ĂȘtre un appel dĂ©sespĂ©rĂ©. Mais c’est aussi, peut-ĂȘtre
 une porte entrouverte. Vers quoi ? Le Conseil ne le sait pas encore. Mais une chose est sĂ»re : ils vont rĂ©pondre.

2900 - Blocus sur Castra II

En avril 2900, le systĂšme Castra lance un appel de dĂ©tresse. Cascom (Castra II) est sous blocus orbital par une milice radicale, coupĂ©e de ses routes d’approvisionnement. Les installations civiles s’éteignent une Ă  une et les rĂ©serves de nourriture s’amenuisent. L’UEE, engagĂ©e ailleurs, ne peut dĂ©ployer de flotte. Alors les autoritĂ©s locales font ce que l’histoire ne retiendra peut-ĂȘtre jamais : elles ouvrent un canal d’urgence
 vers les marges.


Le signal atteint une force installĂ©e dans le silence depuis des annĂ©es. Une force dont beaucoup ont oubliĂ© le nom, mais qui, en interne, n’a jamais oubliĂ© pourquoi elle s’était levĂ©e. FidĂ©lis et son Ă©quipage rĂ©pondirent. En moins de dix heures, l’Idris, escortĂ© de chasseurs et de modules de soutien, franchit le point de saut. À son bord, pas d’arrogance, pas d’étendard. Seulement des Ă©quipages prĂȘts, des troupes entraĂźnĂ©es et un objectif clair : ouvrir un passage, sauver des civils, rĂ©tablir le flux vital.


Le blocus est levĂ© en moins d’une journĂ©e. Les positions ennemies sont neutralisĂ©es avec rigueur, les couloirs dĂ©gagĂ©s sans bavure. Des cargaisons d’eau, de vivres et de matĂ©riel mĂ©dical sont dĂ©posĂ©es Ă  la surface. Des familles entiĂšres sont Ă©vacuĂ©es. La population acclame ceux qu’elle ne connaĂźt pas, mais qui viennent de lui rendre l’oxygĂšne, la lumiĂšre et l’espoir.


Mais pour les membres de l’équipage, cette mission porte un autre poids. Quinze ans plus tĂŽt, dans un autre ciel, un autre blocus s’était abattu : celui des Vanduuls, Ă  Caliban. La guerre avait frappĂ© sans sommation, et personne n’était venu. Aujourd’hui, c’est leur tour de rompre un siĂšge, non pour se venger, mais pour rĂ©aliser exactement le destin qu’ils auraient souhaitĂ©.


Leur intervention, menĂ©e sans bavure, force le respect des autoritĂ©s de Castra. En remerciement, un escadron de soutien, des ingĂ©nieurs en gĂ©nie civil et un peloton d’infanterie sont proposĂ©s Ă  l’intĂ©gration. Aucun tirage au sort. Aucune solde imposĂ©e. Tous volontaires.


Quelques jours plus tard, le message est formalisé : le 1er Corps est nommé et reconnu comme entité militaire indépendante. Non affiliée, mais légitime. Pas une milice, pas un gang, pas une armée de fortune. Une compagnie militaire privée, encadrée, structurée, respectée.


2900 - 2950 l’HĂ©ritage

Entre 2900 et 2948, le 1er Corps poursuit son chemin Ă  travers les systĂšmes Castra, Hadrian et Terra, intervenant sur des missions d’escorte, de protection et de sĂ©curisation humanitaire. Durant cette pĂ©riode, il devient un acteur discret mais reconnu, respectĂ© pour sa discipline, sa neutralitĂ© politique, et son efficacitĂ© sur les zones grises du contrĂŽle territorial.


Sous l’égide de Koda Fidelis, convalescent mais lucide, le Corps maintient son autonomie, sa cohĂ©rence interne, et sa ligne morale. Chaque systĂšme traversĂ© renforce sa rĂ©putation : fiable, professionnel, juste. Mais le fondateur du Corps porte en silence un fardeau physique que nul ne peut oublier.


Le 12 novembre 2948, aprĂšs des annĂ©es de complications liĂ©es Ă  sa blessure subie lors de l’abordage dans Virgil, Fidelis s’éteint Ă  bord du vaisseau-mĂšre. Il ne laisse ni testament politique, ni cĂ©rĂ©monie publique. Seulement des mots, transmis Ă  son Ă©tat-major dans ses derniĂšres heures :


« Ce que nous avons bĂąti est solide. Mais il est temps de l’agrandir.
Ce que nous avons perdu, nous devons le reprendre.
Crion n’est pas une tombe. C’est une promesse.
Des survivants y vivent peut-ĂȘtre encore. D'autres, rĂ©duits au silence. Peut-ĂȘtre Ă  l'esclavage.
Nous avons fui dans la douleur, mais c’est ensemble que nous reviendrons.
Non pas pour venger, mais pour fonder. Une colonie libre. Autosuffisante.
Un foyer forgé par la force du 1er Corps.
Il y a toujours un espoir.
Et c’est nous qui le porterons.
Jusqu’au bout.
Ad Victoriam in Flamma Gloria »


Ces mots deviennent la ligne directrice du Corps. Une vision claire : retourner sur Crion, et y fonder un nouveau foyer, libéré, indépendant, ancré dans les principes du Corps : autonomie, discipline, solidarité.


En hommage Ă  cette vision, et pour assumer cette nouvelle mission, le 1er Corps adopte officiellement le nom qu’on lui attribuait dĂ©jĂ  depuis longtemps : 1er Corps Colonial. Ce n’est plus une simple compagnie. C’est une structure de reconquĂȘte humaine. Pas pour coloniser. Pour reprendre, libĂ©rer, reconstruire.


En 2950, le 1er Corps Colonial entre dans le systÚme Stanton, avec un objectif clair : Recruter. Former. Préparer la génération suivante. Celles et ceux qui, un jour, poseront le pied sur Crion, non pour y mourir, mais pour y vivre.


Le combat de Fidelis ne s’est pas terminĂ© avec lui. Il est devenu le serment du Corps. AD VICTORIAM IN FLAMMA GLORIA

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